Vivre
la doctrine sociale de l'Eglise
On
ne peut parler du vivre ensemble sans se référer à la Doctrine
Sociale de l'Eglise.
Elle est née d'une pensée, d'une pratique, d’une manière d'être
chrétien. Depuis la fin du XIX siècle se perpétue un discours
social de l'Eglise présent à la vie des hommes.
Mais
pourquoi cette doctrine est-elle si peu connue ? Peut-être est-elle
difficile à lire, équivoque sur certains points ?
Pourtant,
on constate à travers elle deux aspects essentiels. Celui, d'une
part, de redonner au «service du frère» toute sa place, aussi
constitutif de l'Eglise que peut l'être l'annonce de la foi, la
prière et la célébration. Le
sacrement du frère est bien au cœur de notre foi.
D'autre part, on voit
le désir de mieux connaître les repères que
propose l’Eglise pour éclairer les choix auxquels chacun est
confronté dans sa vie en société. D'autant plus que les défis
d'aujourd'hui sont, pour une large part inédits dans de multiples
dimensions (politique, économique, sociale, environnementale...).
Voyons
ce qu'en dit Christian Pian dans son ouvrage La
pensée sociale de l'Eglise racontée à ceux qui n'en savent rien :
«
Des défis d'un niveau de radicalité tel qu'on pressent bien qu'ils
ne seront pas relevés par de simples solutions techniques et sans un
supplément d'âme...que les chrétiens appellent conversion. En un
temps où beaucoup semblent être à la recherche de ressources
spirituelles même non religieuses et de points de repères pour
guider leurs vies, la Doctrine Sociale de l'Eglise est
offerte à tous les hommes de bonne volonté. Par
delà ses possibles ambiguïtés, elle propose un jeu de références
et de d'attitudes critiques susceptibles d'orienter
l'action et les formes du vivre ensemble.
Appelés à la conversion :
Le
vivre ensemble commence déjà avec cet autre lieu qu'est moi-même.
Tous les jours, il nous faut exercer une véritable maîtrise de soi
dans notre relation à l'autre et nous employer à dialoguer pour
mieux gérer nos oppositions. Il serait sans doute salutaire
d'essayer de comprendre les raisons pour lesquels on agit dans telle
ou telle situation. C'est là que la méthode du « Voir, Juger, Agir
» inhérente à l'Action Catholique aide à un meilleur discernement
dans le cadre d'une relecture.
On ne peut bien
évidemment rêver d'une humanité sans conflit à petite comme à
grande échelle. De plus, nous assistons à une telle révolution de
la culture ambiante qu'il nous faut nous donner les moyens d'appréhender ces mutations sans égales.
Un
mieux vivre ensemble ne dépend il pas de chacun d'entre nous?