Dans la foulée du précédent article publié le 9 septembre dernier, nous reprenons aujourd'hui les témoignages de Blandine, animatrice en fin de mandat, et de Joël, notre aumônier fédéral.
Témoignage de Blandine
Blandine s'est d'abord exprimée sur sa mission en tant qu'animatrice en mettant en avant quelques spécificités du CMR et en concluant par une prière d'action de grâce.
Trois convictions
1 - La joie de la rencontre de réalités géographiques variées et de personnes, parce que
chacune d'entre elles recèle une petite partie de Dieu que nous avons à
découvrir.
2 - Nous vivons au sein du mouvement une vie pleinement incarnée, que ce soit dans une vie
d'équipe ou dans des actions diverses. Nous avons à vivre les valeurs de
l’Évangile et laisser transparaître cette Joie dans notre monde sécularisé.
Nous sommes les tisserands et les tisserandes de Dieu.
3 - L'enracinement de l'Action catholique dans la pensée
sociale de l'Eglise. Nous sommes engagés sur le
chemin d'un mieux vivre ensemble et pour cela, nous devons œuvrer pour plus de
justice, aujourd’hui très menacée. La justice est plus qu'une valeur, elle est
une vertu: que ce soit dans notre travail, au sein de notre famille et dans nos
différentes responsabilités, veiller à ce que chacun puisse avoir part et
prendre part.
Prière d'action de grâce
MERCI Seigneur d’avoir mis sur mon chemin cet appel à
découvrir cette minorité d’Eglise qui recèle un trésor inestimable
dans tout ce qui touche à la dignité humaine, au vivre ensemble et à
l’ouverture au monde.
Je Te rends grâce de m’avoir permis d’être initiée à ce charisme
et d'avoir mis mes petits pas dans la grande épopée de l’Action Catholique,
minoritaire certes mais pleinement vivante.
Je Te loue enfin pour toutes ces rencontres qui ont façonné mon regard et mon agir chrétien.
Joël est aumônier diocésain du CMR depuis 1984 soit un peu plus de 30 ans... et prêtre sur le diocèse depuis 43 ans!
Témoignage de Joël
Joël est aumônier diocésain du CMR depuis 1984 soit un peu plus de 30 ans... et prêtre sur le diocèse depuis 43 ans!
Ordonné prêtre le 4 juillet 1970 mais
ayant poursuivi des études de théologie puis de sociologie, je ne suis revenu
dans le diocèse qu'en septembre 1973 et voici ce que j'écrivais à Mgr Piérard
le 1 avril 1973 dans la perspective de mon retour :
« Voici comment j'envisage mon
rôle dans l’Église :
* aider les chrétiens de la communauté
dans laquelle je serai inséré à réfléchir sur les responsabilités qui découlent
de leur foi ;
* les aider à découvrir et à prendre
les engagements que requièrent les changements de la société et cela en vue de
l'instauration d'un monde juste et fraternel ;
* engagements vécus comme une
participation au Royaume de Dieu qui vient, mystère de mort et de résurrections
à la suite du Christ »
Je dirais peut-être les choses
autrement aujourd'hui mais sur le fond, c'est ce que j'ai essayé de faire
pendant ces quarante trois ans (!). Cela s'est fait par l'accompagnement
d'équipes CMR, l'animation d'équipes du MRJC mais aussi au travers des diverses
réunions plus ponctuelles : responsables agricoles, élus locaux,
préparation de Saint Eloi et de Saint Vincent.
Utilisant habituellement la pédagogie
des Mouvements d'Action catholique qui part de la vie, les convictions que j'ai
essayé d'insuffler se trouvent dans ce qu'on appelle « la pensée sociale
de l'Eglise » : dignité de toute personne humaine, recherche du Bien
commun, Justice sociale, Solidarité…
Je dois évoquer tout le temps passé à
visiter un par un des couples pour échanger avec eux sur leur vie puis, au
moment opportun, leur proposer une rencontre avec d'autres couples pour
partager la réflexion sur les questions importantes de la vie.
Pour tout cet investissement, je dois
rendre grâces au Seigneur car j'ai bénéficié d'un enrichissement humain que
beaucoup pourraient m'envier et de
rencontres exceptionnelles. Tout cela m'a aidé à ce que mes homélies naissent
non seulement de l'écoute de la Parole de Dieu mais aussi des questions que les
hommes et les femmes d'aujourd'hui portent
dans leur tête et leur cœur : questions du sens de la vie, de ce
qu'est la réussite, de ce qui vaut vraiment la peine, de ce que c'est de
s'engager pour plus de justice et de fraternité, de la manière de faire face à
la souffrance et la mort.
L'époque actuelle est sans doute plus
difficile qu'au début car tout va de plus en plus vite, les gens courent de
plus en plus et le temps nécessaire à la réflexion qui exige l'arrêt et le
calme est plus difficile à trouver. Ils reconnaissent pourtant souvent le bien
que ça leur fait quand ils y arrivent.
Beaucoup de questions sont aujourd'hui
beaucoup plus complexes, liées à la mondialisation ; l'individualisme a
pris beaucoup de place. Mais je ressens au fond de moi la nécessité pour le
bien de tous que l'annonce de l'Amour de Dieu qui s'est manifesté dans le
Christ Jésus se réalise et oriente l'humanité vers plus de confiance et
d'amour.
Merci à tous les trois, Blandine, Marie-Claire et Joël.
RépondreSupprimerChacun a pu dire, à sa façon, son engagement total au service des autres sous le regard du Christ.
Il nous serait rassurant de voir naître quelques vocations nouvelles dans le même style...