Dans l'enquête présentée lors de notre précédent article "Qui sont vraiment les catholiques", ceux-ci sont regroupés en six profils typiques. Aujourd’hui nous vous présentons le premier profil, "les émancipés".
Sur la-croix.com
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Pour
eux, Jésus est :
celui qui libère l’homme de ce qui lui fait perdre sa dignité, qui invite les
hommes à assumer leur liberté dans le service du prochain.
Être catholique, c’est : être pleinement responsable de sa vie,
conscient des conséquences collectives de ses actes.
Leur spiritualité : passe avant tout par un engagement
dans les luttes sociales et politiques contre les injustices.
Leur pratique : une lecture personnelle de l’Évangile ou des temps de
partage biblique ; des retraites à Taizé… Ils ont peu de goût pour la messe
dominicale qu’ils jugent déconnectée de la culture contemporaine. Comme les
conciliaires, ils rejettent massivement la messe en latin.
Leur lieu : forte propension à des engagements non religieux, dans
des associations humanitaires ou de défense de l’environnement. On les trouve
aussi dans les mouvements d’Action catholique, chez les Scouts et Guides de
France, au CCFD, au Secours catholique…
Leur sociologie : communément appelés « cathos de gauche », ils
regrettent que l’Église se confonde trop souvent avec une classe bourgeoise et
se focalise sur la morale sexuelle. On trouve toutes les classes d’âge dans ce
groupe.
Leurs figures de référence : Guy Aurenche, François Soulage,
Pierre Rabhi…
Leur vote :
centre droit ou PS.
Ils
se défient du pape François qu’ils trouvent trop timoré dans ses réformes. Ils
se démarquent de « La manif pour tous ». Curieusement, ce sont aussi
les plus hostiles aux migrants, les assimilant sans doute aux musulmans qui, à
leurs yeux, menacent l’émancipation des femmes et la liberté des homosexuels.
« Pour
moi, la vocation du chrétien n’est pas de passer une heure par semaine dans une
église. »
Pourtant, François Mandil a tout à fait le sentiment d’être un catholique
pratiquant. Mais autrement. « Je
vis des expériences de transcendance bien plus fortes avec les pieds dans
l’herbe et en regardant le ciel étoilé », résume cet amoureux
du scoutisme et de la nature.
Délégué
national à la communication des Scouts et Guides de France, ancien militant
écologiste adepte des actions coups-de-poing pas toujours légales, il le dit
sans ambiguïté : « Le
premier moteur de tous mes engagements, c’est que je suis catho. »
Il raconte volontiers ses deux jours de retraite chez des clarisses avant son
premier fauchage d’OGM.
Incapable
de prier dans une «célébration
classique », « très
mal à l’aise lorsque des gens se mettent à genoux », François
Mandil en convient : « C’est
une question de sensibilité personnelle. Je ne veux pas faire de procès car
j’ai trop souffert moi-même d’être traité de mauvais catholique »,
assure-t-il, allusion au « mariage pour tous », auquel il était
favorable. Cet altermondialiste résolu se trouve même des points communs avec
les cathos décroissants de la revue Limite,
pourtant conservateurs sur les sujets de société.
Pour
autant, celui qui relit régulièrement le Sermon sur la montagne continue de
préférer vivre sa foi en dehors des chemins balisés. « J’ai davantage eu le sentiment
de rencontrer le Christ dans des cercles de silence (groupes de
soutien aux sans-papiers, NDLR) que
dans une messe dominicale dont je cherche parfois le sens. »
Gauthier
Vaillant
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