Les
racines de la doctrine sociale de l'Eglise
On
peut d'ores et déjà affirmer que le mérite de cette doctrine est
de revenir toujours à la racine de l'humain là où le Créateur
a inscrit ce que « la sagesse éthique de l'humanité appelle la loi
naturelle » (Benoit XVI, Caritas
in veritate). Si nous recherchons ce qui est humain dans
l'Homme, nous sommes amenés à
choisir entre deux types de rationalités: une raison qui ouvre à la
transcendance, c'est à dire à ce qui est supérieur à l'homme ou une raison animée par l'évolution de la technologie. Cette doctrine
nous oblige ainsi à un travail incessant sur les profondeurs de
notre humanité en nous laissant éclairer par la vérité du Christ.
D'autre
part, l'Ancien Testament pose très explicitement les difficultés du
vivre ensemble. L'apprentissage de la fraternité est sans doute
aussi vieux que le moment où un peuple prend conscience que Dieu
veut entrer en contact avec lui. Avec les dix commandements
s'amorce le dessein de Dieu de donner aux hommes des préceptes pour
une cohésion sociale centrée sur l'amour
du prochain. Et
puis, avec l'avènement du Christ, nous découvrons un Dieu
trinitaire (Père, Fils et Esprit) dont le cœur est la relation. Le
christ se reçoit de son Père et nous aime jusqu'au bout. Nous nous
recevons du Christ pour mieux servir notre frère en humanité. Sa
pédagogie constitue une véritable source pour qui consent observer
sa manière d'accueillir, d'écouter, de respecter et de reconnaître
l'autre comme une personne à part entière.
Sur
un autre plan encore, lorsque nous recevons le sacrement du baptême,
nous rentrons précisément dans une expérience communautaire.
L'Eglise est un lieu de vivre ensemble où s'exprime une possible
révélation de Dieu au monde. Par notre qualité de disciple de ce
temps, nous devons faire notre propre chemin d’Emmaüs avec les
autres, inventer des comportements nouveaux en nous inspirant de
Jésus. Notre vocation n'est donc pas individuelle, elle s'inscrit
dans un peuple. (cf Gaudium et Spes « l'Eglise dans
le monde de ce temps » issu du Concile Vatican II).
Un
instrument d'évangélisation :
Nous
l'avons compris, ce qui fait la doctrine sociale de l'Eglise, ce ne
sont pas seulement des textes du Concile, des papes, des évêques,
c’est aussi la multitude d’initiatives prises par les chrétiens
qu’anime la conviction que l’Evangile est une bonne nouvelle pour
la société et pour la famille humaine tout entière. Mais nous ne
pourrons annoncer
l'Evangile de la vie que si nous l'accueillons nous même. Chacun est
invité à prendre sa part dans la mise en œuvre et dans le
renouvellement de la doctrine sociale de l’Eglise, appelée à
s’enrichir au regard des défis nouveaux.
L’invitation
à une nouvelle évangélisation concerne aussi les comportements
collectifs et les structures sociales. Soyons en sûrs, n'en déplaise
aux détracteurs, cette doctrine est vraiment dans son cœur de
métier lorsqu'elle parle de justes salaires, de droits de l'homme ou
d'environnement. Dans Gaudium et spes, le concile Vatican II est
clair. Il met sur le même plan la défense de la dignité humaine et
le salut des âmes. Il ne s'agit pas là d'une chapelle latérale,
nous sommes bien au cœur de la mission de l'Eglise. Celle-ci se doit
de porter un jugement moral quand les droits fondamentaux de l'homme
sont bafoués même en des matières qui touchent le domaine
politique.
En outre, cette doctrine a « la valeur d'un instrument d'évangélisation »
(Jean-Paul II) à la fois pour nous même dans notre propre conversion et pour l'annonce à laquelle l'Evangile nous invite.
En outre, cette doctrine a « la valeur d'un instrument d'évangélisation »
(Jean-Paul II) à la fois pour nous même dans notre propre conversion et pour l'annonce à laquelle l'Evangile nous invite.
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