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jeudi 17 juillet 2014

Doctrine sociale et vivre ensemble (suite)


Les racines de la doctrine sociale de l'Eglise

     On peut d'ores et déjà affirmer que le mérite de cette doctrine est de revenir toujours à la racine de l'humain là où le Créateur a inscrit ce que « la sagesse éthique de l'humanité appelle la loi naturelle » (Benoit XVI, Caritas in veritate). Si nous recherchons ce qui est humain dans l'Homme, nous sommes amenés à choisir entre deux types de rationalités: une raison qui ouvre à la transcendance, c'est à dire à ce qui est supérieur à l'homme ou une raison animée par l'évolution de la technologie. Cette doctrine nous oblige ainsi à un travail incessant sur les profondeurs de notre humanité en nous laissant éclairer par la vérité du Christ.
         D'autre part, l'Ancien Testament pose très explicitement les difficultés du vivre ensemble. L'apprentissage de la fraternité est sans doute aussi vieux que le moment où un peuple prend conscience que Dieu veut entrer en contact avec lui. Avec les dix commandements s'amorce le dessein de Dieu de donner aux hommes des préceptes pour une cohésion sociale centrée sur l'amour du prochain. Et puis, avec l'avènement du Christ, nous découvrons un Dieu trinitaire (Père, Fils et Esprit) dont le cœur est la relation. Le christ se reçoit de son Père et nous aime jusqu'au bout. Nous nous recevons du Christ pour mieux servir notre frère en humanité. Sa pédagogie constitue une véritable source pour qui consent observer sa manière d'accueillir, d'écouter, de respecter et de reconnaître l'autre comme une personne à part entière.
     
      Sur un autre plan encore, lorsque nous recevons le sacrement du baptême, nous rentrons précisément dans une expérience communautaire. L'Eglise est un lieu de vivre ensemble où s'exprime une possible révélation de Dieu au monde. Par notre qualité de disciple de ce temps, nous devons faire notre propre chemin d’Emmaüs avec les autres, inventer des comportements nouveaux en nous inspirant de Jésus. Notre vocation n'est donc pas individuelle, elle s'inscrit dans un peuple. (cf Gaudium et Spes « l'Eglise dans le monde de ce temps » issu du Concile Vatican II).


Un instrument d'évangélisation :
     
      Nous l'avons compris, ce qui fait la doctrine sociale de l'Eglise, ce ne sont pas seulement des textes du Concile, des papes, des évêques, c’est aussi la multitude d’initiatives prises par les chrétiens qu’anime la conviction que l’Evangile est une bonne nouvelle pour la société et pour la famille humaine tout entière. Mais nous ne pourrons annoncer l'Evangile de la vie que si nous l'accueillons nous même. Chacun est invité à prendre sa part dans la mise en œuvre et dans le renouvellement de la doctrine sociale de l’Eglise, appelée à s’enrichir au regard des défis nouveaux. 

       L’invitation à une nouvelle évangélisation concerne aussi les comportements collectifs et les structures sociales. Soyons en sûrs, n'en déplaise aux détracteurs, cette doctrine est vraiment dans son cœur de métier lorsqu'elle parle de justes salaires, de droits de l'homme ou d'environnement. Dans Gaudium et spes, le concile Vatican II est clair. Il met sur le même plan la défense de la dignité humaine et le salut des âmes. Il ne s'agit pas là d'une chapelle latérale, nous sommes bien au cœur de la mission de l'Eglise. Celle-ci se doit de porter un jugement moral quand les droits fondamentaux de l'homme sont bafoués même en des matières qui touchent le domaine politique. 
En outre, cette doctrine a « la valeur d'un instrument d'évangélisation » 
(Jean-Paul II) à la fois pour nous même dans notre propre conversion et pour l'annonce à laquelle l'Evangile nous invite.


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